Les dépôts (déchets, remblais) et le surplus d’eau (eaux pluviales, usées) dans les zones d’interface ville-mangrove ont tant fragilisé la mangrove qu’après le cyclone Dean (août 2007) de larges surfaces de palétuviers ne se sont pas régénérées naturellement : Les palétuviers n’avaient plus les conditions de salinité pour se régénérer.

En venant mobiliser les entreprises pour la veille et la replantation des palétuviers, le défi du projet « Sauvons la mangrove à deux pas » est double : D’une part faire en sorte que les prochains aléas plus intenses liés aux changements climatiques (cyclones, sécheresses, augmentation du niveau de la mer) ne s’abattent sur des milieux trop fragiles et d’autre part permettre que les entreprises se préparent à ces phénomènes potentiellement impactants pour elles en donnant une autre valeur à la mangrove que celle d’un milieu insignifiant : La mangrove nous protège des aléas naturels et peut aussi être notre voie d’évacuation en cas d’accident technologique. (3 ICPE sont positionnées à l’accès unique de la ZAE). Ces aspects justifient le choix du 1^er objectif LIFE4BEST (Adaptation, atténuation des effets du changement climatique).

Par les contacts et processus qu’il permettra avec les entreprises, ce projet alimente une autre démarche et vise ainsi l’atteinte du 2è objectif sélectionné (conservation de la biodiversité et des services écosystémiques). Cette démarche prévoit de circonscrire les entreprises dans leur parcellaire par un cheminement de contrôle et de découverte et à limiter l’arrivée d’eau douce par la modernisation de l’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales. En fait, la mangrove, trop fragilisée par l’homme, a besoin de son aide pour retrouver sa résilience et elle alimentera en retour celle de l’Homme, en Réciprocité. Pour y parvenir, chaque entreprise doit alors faire sa part ».